LE MONDE ARTICLE PARU DANS L'EDITION
DU 23.11.02
Le
labyrinthe des "quartiers verts" doit décourager
les automobilistes
Régions
Manque de préparation ou mauvais choix ? La
Mairie de Paris a décidément bien du mal à
réussir du premier coup les modifications de voirie décidées
pour réduire la circulation automobile dans la capitale.
Les couloirs de bus protégés avaient dû être
réaménagés en urgence, fin août 2001,
à la demande du préfet de police, pour laisser plus
de place aux livraisons. De son côté, le plan
du premier "quartier vert", Alésia - Tombe-Issoire,
dans le 14e arrondissement, a dû être considérablement
revu par les élus, au cours de l'été, en raison
d'une levée de boucliers des riverains provoquée par
le report du trafic venu de la porte d'Orléans sur de petites
rues auparavant préservées (Le Monde du 16 juillet).
C'est pourquoi la mise en place d'un deuxième "quartier
vert", à la mi-novembre, dans le 10 e arrondissement,
a été particulièrement suivie par l'Hôtel
de Ville. Malgré les précautions prises, les
premiers jours de l'opération ont été difficiles
et des ajustements ont été nécessaires.
Le choix de cette opération s'est pourtant porté cette
fois, au carrefour des rues Saint-Denis et des Petites-Ecuries,
sur un quartier littéralement asphyxié par la circulation.
"Il y avait une forte et très ancienne demande de la
part des habitants et des commerçants du secteur pour trouver
des solutions à ce problème", reconnaît
Charlotte Nenner, adjointe (Verts) chargée de la voirie et
des transports à la mairie du 10 e arrondissement. Ce quartier
populaire, où les brasseries réputées, mais
aussi le nom des rues - du Désir, de Paradis, de la Fidélité
- invitent aux plaisirs des sens, était devenu un véritable
goulet d'étranglement, en raison du trafic de transit en
provenance des gares de l'Est et du Nord.
RÉDUCTION DES ENTRÉES
"Nous avons conçu le nouveau plan d'aménagement
en partant d'un projet élaboré par les associations
locales, avec l'accord des commerçants, explique Mme Nenner.
Notre objectif est de compliquer le transit des automobiles,
tout en préservant la desserte locale et en donnant la priorité
aux déplacements des piétons et des vélos."Les
voies d'entrée dans le quartier ont donc été
réduites et, surtout, le sens de circulation de la rue du
Faubourg-Saint-Martin, par laquelle arrivait le flot des automobiles,
a été inversé sur un tronçon,
la rendant ainsi inutile pour ceux qui l'empruntaient pour se diriger
vers le centre de Paris.
La baisse du trafic attendue sur le secteur permet en même
temps à la Mairie de Paris d'engager de lourds travaux d'aménagements
: élargissement des trottoirs, plantation d'arbres, extension
d'un square, transformation complète de la cour des Petites-Ecuries.
Ce dernier aménagement laisse cependant perplexe Eric Giroud,
le patron de la brasserie Flo, qui y est installée depuis
1900 : "Nous n'avons pas vraiment été consultés
et nous ne savons pas si nous pourrons garder nos places de parking.
Mais, pour le reste, un changement ne pourra qu'apporter une amélioration
à la circulation dans le quartier."
Dans un arrondissement qui concentre une grande partie des problèmes
de circulation de la capitale, avec deux gares, deux hôpitaux,
des grands boulevards et plusieurs quartiers commerçants,
un plan global de circulation reste cependant nécessaire
aux yeux des élus pour canaliser le flot chassé du
"quartier vert".
Christophe de Chenay
o ARTICLE PARU DANS L'EDITION DU 23.11.02 (gras-italique
mis par le webmaster)
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