COMITE QUARTIER 14
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2/ L'ÉTAT DES LIEUX AUJOURD'HUI

Après les "ajustements" effectués par la mairie en juillet 2003, on constate l'apparition de nouveaux problèmes alors que la plupart de ceux causés par les aménagements de 2002 sont toujours présents. Il existe un point commun à tous ces problèmes. C'est le manque de cohérence des mesures prises par la mairie. Les aménagements ont été faits sans tenir compte de la situation du voisinage et le plus souvent à son détriment.

Les reports de circulation vers la périphérie du "Quartier vert"

Depuis l'été 2002, les axes secondaires de transit des rues Tombe-Issoire, Père Corentin et Sarrette sont supprimés. Cette modification a diminué en partie le trafic à l'intérieur du quartier mais elle a également entraîné une augmentation des nuisances pour les riverains des quartiers limitrophes comme cela était prévisible. Le nouveau plan de juillet 2003 a intensifié ces nuisances en rendant le "Quartier vert" quasiment impénétrable.

• L'avenue du Général Leclerc est aujourd'hui la voie recommandée par la mairie de Paris pour le transit Nord-Sud dans ce secteur. Est-il normal que les riverains de cette artère, déjà très saturée, subissent encore plus de préjudices ? Naturellement non, à moins de vouloir faire preuve d'un cynisme méprisant : "au point où ils en sont, un peu plus ou un peu moins de nuisances, ce n'est pas bien grave pour eux".

• Depuis juillet 2002, il y a beaucoup plus de véhicules qui empruntent l'avenue René Coty et les petites voies du quartier Montsouris. Ce quartier était "vert" avant l'intervention de la mairie; il l'est beaucoup moins depuis. D'autres véhicules viennent aussi grossir le trafic dans les rues de la zone Est, en particulier la rue de l'Amiral Mouchez.

• Ces reports de circulation ont favorisé et accru les embouteillages dans tous les carrefours frontaliers : "Porte d'Orléans", "boulevard Jourdan aux niveaux de Deutsch de la Meurthe et de Cité Universitaire", "Porte de Gentilly", "Place Hélène et Victor Basch" et "Tombe-Issoire aux niveaux de René Coty et d'Alésia".

Des conditions d'accès et de circulation interne absurdes

• En 2002, la mairie avait choisi de faire des labyrinthes pour rendre l'accès au carrefour "Tombe-Issoire–Alésia" plus difficile. Elle pensait que les conducteurs se lasseraient rapidement des gymkhanas dans les petites rues du quartier. La mairie s'est trompée. C'est la patience des riverains qui a cédé la première.

• Notre association a proposé alors une solution plus réaliste en demandant la réouverture des axes naturels de circulation et en prenant des mesures pour ralentir et pacifier leurs trafics. C'est en effet la présence de ces axes de transit locaux qui permet d'assurer efficacement la tranquillité de toutes les petites rues adjacentes.

• Mais la mairie a préféré la fuite en avant en cadenassant davantage le quartier avec la mise en place d'un plan "en marguerite" qui interdit quasiment toute possibilité de transit et qui divise le quartier en secteurs cloisonnés. Désormais, tout véhicule ayant besoin de pénétrer dans le quartier doit tourner autour avant de pouvoir trouver une entrée permettant d'atteindre son lieu de destination et il est aussitôt refoulé vers l'extérieur dès qu'il dépasse ce lieu.

• La porte d'entrée principale du secteur sud du "Quartier vert" est désormais le carrefour "Tombe-Issoire-Alésia", ce qui est paradoxal puisque c'est justement ce carrefour que la mairie voulait protéger des méfaits du transit.

• Ce nouveau plan est très pénalisant pour beaucoup de monde, les riverains qui reviennent du travail en voiture, mais aussi les commerçants, les fournisseurs, les taxis, les entreprises de service, les livreurs, les professions libérales, les services publics, …

• Il contribue aussi à grossir davantage le trafic sur les axes et les carrefours périphériques du quartier. Elle a augmenté également la circulation dans la rue d'Alésia malgré le fait qu'elle soit soulagée du passage de deux lignes de bus depuis juillet 2002.

• La mairie pense qu'à terme cela devrait dissuader les gens de prendre leurs véhicules. Depuis juillet 2003, on s'aperçoit malheureusement que là encore elle se trompe. Les riverains frontaliers et les conducteurs qui ont besoin d'accéder au quartier se plaignent de ces mesures. Leurs préjudices risquent de durer longtemps car le flot des véhicules autour du quartier n'est pas prêt de se tarir contrairement aux déclarations de la mairie.

Le déplacement des nuisances à l'intérieur du quartier

• Le premier plan de l'été 2002 ne réduisait pas les nuisances à l'intérieur du quartier; il les déplaçait. Cette migration des nuisances a longtemps été considérée par la mairie comme temporaire, le temps que les conducteurs s'aperçoivent qu'il fallait changer d'itinéraire. Neuf mois après, les comptages du trafic ont prouvé qu'elle avait tort : le trafic dans les rues de la Tombe-Issoire et du Père Corentin était dépassé par celui des ruelles adjacentes, en particulier les rues Lacaze et du Loing.

• Le second plan de juillet 2003, qui remplace une partie des labyrinthes par des cloisonnements étanches, a permis à la rue du Loing de récupérer sa tranquillité d'autrefois. D'autres ruelles voisines sont aussi devenues plus calmes. Le diagnostique est moins évident pour la rue Lacaze dont le trafic a diminué sans redescendre au niveau qu'elle connaissait naguère.

• Par contre de nouvelles nuisances sont apparues ailleurs. C'est le cas de la rue Alphonse Daudet. Tous les véhicules arrivant au carrefour Sarrette-Daudet sont désormais contraints de prendre cette rue qui est maintenant souvent saturée à cause de la proximité de l'avenue du Général Leclerc. Il suffit d'un grain de sable aux heures de pointe, une livraison, un camion coincé à l'entrée de la rue, ou un véhicule qui se gare trop lentement, pour provoquer un superbe embouteillage avec concert de klaxons, gaz d'échappement, vrombissements de moteurs et rodéos des deux-roues sur les trottoirs.

• On assiste aussi à ce phénomène de report des nuisances à propos des bus. Le premier plan de 2002 avait provoqué le passage quotidien de très nombreux bus sous les fenêtres des riverains de la rue Beaunier. Avec celui de 2003, ce sont maintenant les riverains du sud de la rue du Père Corentin qui se plaignent de subir tous les jours le passage des bus qui remontent à contre courant cette rue pour rejoindre leur dépôt.

Une politique de sécurité routière hétéroclite

• C’est un point fondamental, même s’il n’est cité qu’en 4ème position dans la liste des objectifs figurant dans le document de la Mairie sur le "premier quartier vert de Paris".

• L’aménagement des trottoirs autour du groupe scolaire "Tombe-Issoire-Alésia" et la limitation de vitesse à l'intérieur du "Quartier vert" vont dans le sens d’une amélioration de la sécurité et notre association les a approuvés.

• En contrepartie, le plan de circulation de la mairie n'a pas traité de manière équitable l'ensemble du quartier et surtout il a occasionné de nouvelles zones de danger.

-L'accroissement de la circulation limitrophe est un facteur d'insécurité surtout lorsque ce sont des petites rues qui sont concernées comme celles du secteur Montsouris.
- Le carrefour "Tombe-Issoire-Alésia" est devenu la porte d'accès principale du secteur sud, ce qui rend plus périlleux la traversée des piétons à ce niveau.
- Les entrées des petites rues en forme d'entonnoirs (Lacaze, Alphonse Daudet, Hallé) sont particulièrement déstabilisantes pour les chauffeurs non habitués au quartier.
- Dans certains endroits il y a une "overdose" de signalisations qui sature l'attention des conducteurs; avoir trop d'informations finit par tuer l'information.
- L'aménagement du carrefour "Tombe-Issoire-Alésia" donne l'illusion que les endroits pavés sont piétonniers ce qui trompe dangereusement les passants.
- On n'a jamais vu autant de non-respects des sens interdits que depuis l'aménagement du "Quartier vert", certains conducteurs pressés et piégés dans la nasse des labyrinthes et des secteurs cloisonnés n'hésitant pas à enfreindre ces interdictions.
- De plus en plus de deux-roues y compris de grosses cylindrées circulent aussi en sens interdit mais également sur les trottoirs pour s'affranchir du compartimentage du quartier.

La disparition des transports en commun

• Si l'on s'en tient au premier document distribué par la mairie, le rétablissement des lignes de bus 38 et 28 sur l'axe principal de l'avenue du Général Leclerc est présenté comme "une amélioration des itinéraires de desserte des lignes du réseau principal d'autobus".

• La circulation de la rue d'Alésia et de la rue du Père Corentin est en effet soulagée du passage fréquent de ces bus et certains riverains considèrent peut-être ce changement comme une amélioration.

• Mais beaucoup d'autres, en particulier des personnes âgées, étaient habitués à descendre à l'arrêt de la rue du Père Corentin. Ils sont aujourd'hui très mécontents et sont en droit de demander ce qu'entend la Mairie quand elle déclare " mieux répartir l'espace public au profit de déplacements doux (vélos, bus, piétons) ". Cela consiste t-il tout simplement à remplacer des couloirs de bus par des couloirs pour vélos ?

• La mairie a évoqué l'idée de faire passer à nouveau le 28 ou le 38 dans la rue d'Alésia. Il irait jusqu'au boulevard Jourdan en passant par l'avenue René Coty. Elle a même suggéré la mise en place d'un réseau de navettes locales. Mais tout cela ne figure pas dans le plan d'aménagement et aucun engagement n'a été pris à ce sujet. Ce qui est sûr par contre, c'est qu'aucun autobus 28 ou 38 ne traverse le "Quartier vert" depuis sa création.

Des aménagements de la voirie très déséquilibrés

• Le nouveau plan de juillet 2003 ne propose rien de neuf au sujet du rééquilibrage des aménagements au sein du quartier. C'était pourtant le principal leitmotiv de notre association depuis le début de nos tentatives de négociation avec la mairie.

• A quoi ont servi les 2.95 millions d'euros débloqués pour le financement du "Quartier vert" en dehors de l'aménagement du carrefour "Tombe-Issoire-Alésia" ?

• Ce carrefour est devenu pour la mairie l'emblème du "Quartier vert" et de nombreux riverains l'ont déjà baptisé "place Bellenger". A l'autre extrémité de la rue Sarrette il n'y a eu aucun aménagement alors que c'est aussi une entrée en zone 30 (commune avec celle de la rue Beaunier) et qu'elle est située à proximité de trois écoles.

• De nombreux exemples confirment cette inégalité de traitement. Ici, un pavage luxueux, une fontaine, des jardinières, des réverbères. Là, des chaussées détériorées par le passage de flots de véhicules dans les petites rues, des bornes d'autoroute hideuses et des myriades de panneaux de signalisation pour interdire l'accès au carrefour "sanctuarisé".


La dégradation de la situation des commerçants

• Les commerçants ont été parmi les premiers à manifester leur désapprobation à l'égard du "Quartier vert" tel qui a été conçu par la mairie. "Attention, nous risquons de mourir" était le titre du premier bulletin de l'"ADEC" qui appelait à défendre les intérêts des commerces et des entreprises du quartier.

• Le premier problème des commerçants est la perte de leurs clientèles. Le système de labyrinthes du premier plan a dissuadé beaucoup de clients, habitués ou occasionnels, à venir se ravitailler en voiture en allant ou en revenant du travail. Avec le second plan qui rend le quartier quasiment impénétrable cette tendance s'est confirmée.

• Le second problème est celui des livraisons. Le tronçonnement des rues principales embarrasse beaucoup les livreurs pour arriver à leur destination. Certains poids lourds sont restés coincés dans des petites rues qu'ils étaient condamnés à emprunter pour entrer dans le quartier ou en sortir. De plus, la multiplication des sens interdits ne facilite pas la recherche d'une place de stationnement à proximité du lieu de livraison.

Cette liste de tous les points noirs relevés dans le "Quartier vert" n'est pas exhaustive. La réunion publique est l'occasion de la compléter par les témoignages et les commentaires des personnes présentes. Il y a peut-être dans l'assistance des gens concernés par la situation de zones dont on n'a pas encore beaucoup parlé comme le Nord du "Quartier vert" (autour de la rue Hallé), le secteur "Jourdan - Porte d'Orléans", ou encore, le quartier de la rue Friant qui doit bientôt faire l'objet de modifications de la circulation.

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