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HISTORIQUE DES PRINCIPAUX ÉVÉNEMENTS
Étape 1 : la révolte des riverains (juillet
- septembre 2002)
• Début juillet. Grande émotion
chez les riverains qui se mobilisent spontanément quand ils
ont connaissance du plan de circulation du premier "Quartier
vert" de Paris et subissent de plein fouet l'envahissement
des rues du quartier par des flots incessants de véhicules.
• Le 4 juillet, manifestation improvisée
sur le parvis de la mairie du 14ème et occupation du bureau
de Mme Bellenger. A la sortie du bureau se crée le COMITE
QUARTIER 14.
• Le 8 juillet, les riverains indignés
investissent la réunion du conseil de quartier "Jean
Moulin - Porte d'Orléans", conseil créé
par la mairie pour favoriser la démocratie locale mais qui
a fait preuve d'une totale inertie au sujet du "Quartier vert".
• Le 13 juillet, création de notre
association "Comité Quartier 14" qui lance une
pétition massive baptisée "un quartier vert pour
tous" (révision totale de l'aménagement, arrêt
immédiat du nouveau plan de circulation et véritable
réflexion avec nos élus).
• Le site Internet "comitequartier14.free.fr" est
ouvert. Les médias sont alertés.
La presse écrite titre : "la bataille d'Alésia",
"le quartier vert voit rouge", "un quartier pas si
tranquille", "le quartier vert de rage", …
FR3 fait un reportage sur place; les élus sont présents
et s'efforcent de désamorcer la bombe.
• La mairie reconnaît qu'il existe "quelques dysfonctionnements"
dans certains reports de circulation se révélant gênants
et fait installer en août deux sens interdits pour limiter
la circulation des véhicules en transit (l'un rue de la Tombe-Issoire
au niveau de boulevard Jourdan, l'autre rue Rémy Dumoncel
au niveau de l'avenue René Coty).
• Le 7 septembre, le mécontentement
général grossit et notre association organise un petit-déjeuner
sous les fenêtres de la mairie et lui remet une pétition
de 2000 signatures.
Étape 2 : les espoirs d'une solution concertée (octobre–décembre
2002)
• Voyant que l'argument prétendant que le "Quartier
vert" avait été "élaboré en
étroite collaboration avec les acteurs locaux" n'est
plus crédible, le maire décide d'installer une "micro-cellule
opérationnelle" chargée d'analyser les problèmes.
• Tous les riverains sont invités, à titre
privé ou par l'intermédiaire d'associations, à
adresser à la mairie "leurs doléances et leurs
propositions" jusqu'à la fin de l'année afin
de pouvoir trouver ensuite, après réflexion et concertation,
des solutions adaptées à la situation.
• En octobre 2002, notre association joue
le jeu en dressant la liste de tous les points noirs déjà
existants mais aussi ceux prévisibles si l'aménagement
du "Quartier vert" prévu par la mairie est mené
à son terme. On reviendra sur ces points noirs tout à
l'heure dans la discussion car beaucoup d'entre eux sont malheureusement
toujours existants aujourd'hui.
• En novembre 2002, l'assemblée générale
de notre association définit sur quelle plate-forme seront
engagées les négociations avec la mairie.
- Elle refuse son projet "mal engagé et bâti à
la hâte sur le principe du labyrinthe" et en complète
contradiction avec les objectifs fixés "pour une meilleure
qualité de vie à Paris".
- Elle demande qu'un "moratoire de quelques semaines"
soit observé pour avoir le temps d'élaborer un "projet
alternatif réellement concerté" sur la base d'un
travail collectif "à l'écart de toute pression
politique et de tout lobby".
- Elle propose de replacer "l'aménagement du Quartier
vert dans une logique d'ensemble" en rétablissant les
axes naturels d'entrée et de sortie, et en mettant tout en
œuvre pour "apaiser et tranquilliser les flux de circulation
entrants et sortants".
- Elle réclame que tous les administrés soient traités
équitablement dans tous les domaines : le plan de circulation,
la sécurité routière, la réduction des
nuisances, la rénovation de la voirie, les transports en
commun, la vie économique, le stationnement résidentiel,
…
- Elle s'engage à défendre ces principes en collaboration
avec toutes les associations du quartier et des quartiers voisins
concernés par la mise en place du "Quartier vert".
• En décembre 2002, notre association
participe à la manifestation organisée par le "Collectif
Montsouris" sous le slogan "Ensemble, défendons
notre cadre de vie".
• Depuis juillet 2002, notre site Internet
fonctionne à plein régime. Il donne des informations
sur les actions de notre association, les réactions de la
mairie et des médias, les témoignages et les propositions
des riverains et des autres associations.
• Que fait la mairie de son coté ?
- Elle commence à installer des systèmes de comptage
du trafic dans les rues "sensibles". Les résultats
de ces comptages, qui auraient dû être mis en place
avant le changement du plan de circulation si la mairie avait fait
correctement son travail, ne font que confirmer un fort trafic dans
les petites rues du "Quartier vert" ainsi que sur ses
voies frontalières.
- Elle enregistre les propositions et les critiques formulées
par les administrés qui seront étudiées par
un chargé de mission spécialement affecté à
cette tâche.
- Elle met en place "un comité de suivi et d'évaluation"
composé des 3 conseils de quartier concernés et ouvert
à toutes les associations de riverains et de commerçants
dont la nôtre qui est la plus représentative.
- Elle s'engage à faire les "ajustements" qui seront
jugés nécessaires après examen des comptages,
discussion avec les associations et avis des organismes compétents
(voirie, transports en commun, préfecture de police,…).
• Cependant, on s'interroge déjà sur la volonté
de concertation de la municipalité car les travaux d'aménagement
continue imperturbablement selon le calendrier prévu malgré
nos demandes réitérées de marquer une pause
afin de laisser le temps à une véritable concertation
globale. Cette inquiétude se confirme dans les faits quand
les riverains de l'avenue Denfert-Rochereau apprennent par hasard
que la mairie a décidé de faire une voie d'autobus
dans la contre-allée sans les avoir consultés.
Étape 3 : un passage en force travesti en consensus (janvier-
juin 2003)
• L'activité du comité de suivi et d'évaluation
se limite à 2 réunions organisées par la mairie.
Nous avons préparé ces réunions en collaboration
avec les autres associations du quartier: ADEC (commerçants),
ADRA (artistes), Collectif Montsouris, Beaunier Vert, …
• Le 14 janvier 2003, première réunion
du comité de suivi. Après un exposé technique
et un discours du maire tous deux très longs (plus de 3 heures)
et fort préjudiciables pour le temps de parole disponible
ensuite, la mairie fait part des propositions qu'elle souhaite voir
approuvées par le comité séance tenante.
- Un nouveau plan interne de circulation de type "marguerite"
(en remplacement du système de labyrinthes) c'est-à-dire
un découpage du quartier en "pétales" sans
possibilité de communication entre eux.
- Des nouveaux trajets de bus : le retour du 28 passerait par "Alésia
- René Coty - Reille" et une partie des rentrées
au dépôt "Père Corentin" se ferait
par le boulevard Jourdan.
- La création d'un guide-répertoire des commerçants
du quartier et l'organisation de journées commerciales prévues
en automne 2003.
- Un certain nombre d'aménagements dont l'interdiction de
la sortie "maligne" de l'A6 et un sens interdit dans la
rue de la Tombe-Issoire au niveau du boulevard Arago.
Ces propositions sont accueillies très défavorablement
par les associations de riverains et de commerçants qui les
considèrent inadaptées pour régler l'ensemble
des problèmes recensés. Elles refusent leur adoption
immédiate et demande un délai de réflexion.
• Le 29 janvier 2003, notre association
informe officiellement la mairie qu'elle ne peut pas donner son
accord à ses propositions car elles manquent de cohérence.
- Le nouveau plan de circulation ne fait que déplacer les
nuisances à l'intérieur du quartier. Il ne résout
toujours pas celles des quartiers limitrophes et surtout il interdit
toute circulation interne (encore plus absurde que le gymkhana dans
les labyrinthes).
- Le retour du 28 est une idée intéressante mais difficilement
compatible avec le trafic déjà très chargé
sur le secteur "René Coty – Nansouty" et
l'étroitesse de l'avenue Reille.
- Les commerçants ne voient pas l'intérêt des
propositions de la mairie si dans le même temps elle réduit
encore plus l'accès au quartier.
- L'interdiction de la sortie A6 n'est pas justifiée puisque
la mairie refuse de rouvrir l'accès de la rue de la Tombe-Issoire
à partir du boulevard Jourdan.
• Le 6 février 2003, deuxième
réunion du comité de suivi. La mairie présente
des "nouvelles propositions" qui sont en fait les mêmes
que celles du 14 janvier avec un changement notable : la mairie
accepte de maintenir la circulation Nord-Sud entre Alésia
et Jourdan via la rue du Père Corentin.
Ce changement est accepté avec un grand soulagement car les
contraintes du plan précédent dans le secteur "St-Yves"
étaient intolérables. Ayant obtenu un consensus sur
ce point, la mairie met fin à la séance en déclarant
l'ensemble de ses propositions adoptées par le comité
malgré la demande unanime des associations de riverains réclamant
davantage de modifications, en particulier l'inversion du sens de
la circulation de la Tombe-Issoire entre St-Yves et Lacaze.
• Depuis, il n'y a pas eu de nouvelles réunions du
comité de suivi.
-En mars 2003, la mairie a communiqué officiellement
son plan définitif aux associations.
- Elle n'a pas donné suite aux modifications demandées
à nouveau par les associations.
- L'actualité sociale et internationale a ralenti la fréquence
des rencontres inter-associatives.
- Le 24 avril 2003, le plan est validé par
la Commission parisienne du Plan de Circulation.
• Le 28 avril 2003, une réunion publique
est organisée par l'association.
- Les personnes présentes (plus de 50) font le constat que
la concertation tant espérée depuis des mois n'a pas
eu lieu à cause de l'attitude inflexible de la mairie.
- Nos propositions pour situer le "Quartier vert" dans
une véritable logique d'ensemble et pour corriger les incohérences
du plan initial ont été ignorées par la mairie.
- Le comité de suivi qui devait permettre une véritable
réflexion collective a en fait servi de chambre d'enregistrement
aux mesures que le maire a délibérément privilégiées.
- Cependant, les problèmes posés par le plan initial
de la mairie existent toujours et de nouveaux sujets de mécontentement
sont prévisibles dans le nouveau plan.
- En conclusion, nous décidons de ne pas accepter cette situation
sans réagir, de continuer à adresser nos doléances
à la mairie, de reprendre contact avec les médias,
et de diffuser dans tout le quartier un document expliquant nos
opinions et nos actions.
Étape 4 : la politique du fait accompli (juillet - octobre
2003)
• Le 5 juillet 2003, les membres de l'association
ont distribué dans les rues du quartier une brochure intitulée
"un an après" dans laquelle ils expriment leur
opposition aux rafistolages d'un plan mal conçu dès
le départ, et appellent les nouveaux mécontents à
venir les rejoindre.
- Le nouveau plan est aussi inadapté que le premier; il ne
traite pas la situation de façon globale et équitable
pour tous.
- Il reste centré sur l'aménagement d'un carrefour
"sanctuaire" sans contreparties réelles à
l'intérieur comme à l'extérieur du quartier.
- Ce n'est pas le "résultat d'un large consensus";
les propositions constructives et conciliantes des associations
les plus représentatives ont été systématiquement
ignorées.
- Avec ce nouveau plan le "Quartier vert" va devenir une
véritable "citadelle" où les conditions
d'accès et de déplacement des riverains seront absurdes
et réduites à l'extrême.
- Et, en fin de compte, il ne respecte pas les objectifs que la
mairie avait fixés avec le slogan "pour une meilleure
qualité de vie" en matière de pollution, de nuisances
sonores, de transports publics, de sécurité routière
ou de dynamisme commercial.
• En juillet 2003, le nouveau plan de circulation
est mis en place dans le quartier et suscite comme prévu
de nombreuses réactions d'indignation chez les riverains.
A nouveau, on assiste au même scénario que l'année
précédente. La mairie répond à tous
ceux qui se plaignent, individuellement ou sous forme de pétitions,
que la décision de procéder à ces aménagements
a été prise "collectivement" et a fait l'objet
"d'un large consensus".
• En août 2003, la mairie persiste
encore dans cette politique du fait accompli quand, elle met en
place un large couloir de bus dans l'avenue Denfert-Rochereau sans
en avoir informé les riverains qui sont pourtant en relation
avec la municipalité depuis des mois à propos de l'affaire
de la contre-allée. Résultat : une artère qui
n'avait pas de problèmes majeurs de circulation connaît
aujourd'hui des bouchons permanents durant la journée.
• Cette pratique du double jeu de la mairie, qui d'un coté
affirme qu'il existe une véritable démocratie locale,
mais de l'autre fait la sourde oreille à toutes les doléances
qu'elle a décidés d'occulter, nous a conduit à
la situation actuelle.
Au bilan, si nous comparons le plan de juillet 2003 avec celui
de juillet 2002, la seule chose consistante que nous ayons obtenu
c'est le retour au calme dans quelques petites rues du quartier,
mais en contrepartie la mairie nous impose un plan de circulation
interne très pénalisant
Suite :2/ L'ÉTAT DES LIEUX
AUJOURD'HUI
A
la périphérie du quartier vert => le
tramway
2 sites : ParisCeinture
Orbital
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